Il y a 523 ans jour pour jour, le Portugal « découvrait » le Brésil. Bien entendu, c’est un raccourci. Le Brésil existait bien avant que les navigateurs portugais ne le découvrent, mais il s’agit là de la date de découverte du Brésil par les européens et plus particulièrement, par le royaume du Portugal.
Huit ans après Christophe Colomb
Il s’agit en cela d’une des faits historiques les plus importants, au même niveau que la « découverte » de l’Amérique par Christophe Colomb huit ans plus tôt. On rappellera pour la petite histoire que l’explorateur génois était à la recherche d’une route alternative pour les Indes, mandaté par la couronne d’Espagne. Lors de son retour en Espagne, Colomb vanta les richesses de ces nouvelles Indes auprès du roi ce qui lui permit d’être financé pour entreprendre de nombreux autres voyages. Pour autant, le navigateur mourut sans jamais savoir que les Bahamas puis l’île d’Hispanolia (actuellement Haïti et la République dominicaine) faisaient partie d’un nouveau continent…
Mais revenons à notre sujet, le Brésil !
Un nouveau voyage vers les Indes
A l’instar de Christophe Colomb, les européens sont toujours persuadés que le navigateur génois a découvert une nouvelle route vers les Indes. Une nouvelle voie maritime est une occasion inespéré de favoriser le commerce des épices avec les Indes en contournant le monopole de la république de Venise. C’est dire qu’au-delà de l’aspect aventureux de l’entreprise d’exploration, se nichait un souci d’ordre commercial stratégique.
C’est ainsi que le roi Manuel 1er, chargera Pedro Álvares Cabral, de commander une flotte de 13 bateaux et de plus de mille hommes d’équipage à la découverte d’une nouvelle voie maritime pour les Indes. L’objectif officiel de l’expédition est d’établir des relations commerciales avec les différents ports de l’océan indien notamment Sofala, au Mozambique ainsi qu’a Calicut et Cananor, sur la côté sud est de l’Inde, villes situées dans l’actuel état du Kerala en Inde.
Bénéficiant de la confiance du roi et des conseils d’expert de Vasco de Gama, la flotte leva l’ancre le 10 mars 1500, en route pour la découverte du Brésil.
22 avril 1500, le Portugal débarque à Porto Seguro
Moins de deux mois après le départ, la cote est en vue. Sur les 13 embarcations, 12 sont encore de la flotte. Le bateau de Vasco de Atayade disparut mystérieusement au large du Cap-Vert moins de 15 jours après le départ.
Ce jour du 22 avril, la terre entrevue à la vigie est une colline. Cabral baptisa la nouvelle terre « Terra da Vera Cruz« (Terre de la Vraie Croix) et la colline premier contact visuels des navigateurs avec le Brésil le « Monte Pascoal » (mont de Pâques). Puis la flotte navigua le long des côtes vers le nord avant de trouver l’emplacement idéal le 24 avril pour que sa flotte fasse escale dans un « Porto seguro » (un port sûr).
L’exploration fut tout à fait pacifique. Des contact sont noués avec la tribu des Tupi. Cabral les invite à bord les indigènes rencontrés lors des débarquements pour leur proposer de la nourriture et du vin. A leur tour, les Tupi offre aux explorateurs des plumes d’oiseaux exotiques et un bois inconnu, de couleur rouge, que les portugais ne tarderont pas à nommer « pau brasil« (bois de braise). Et oui, le nom du Brésil vient de cette offrande des pacifiques indiens !
La flotte reprit la route le 2 mai 1500. Destination : les Indes. Les navigateurs le savent, en mer, la route la plus rapide n’est pas forcément celle qu’il semble à vol d’oiseau…
La colonisation à proprement parler de ces nouvelles terres par le royaume du Portugal ne commencera qu’à partir de 1530.
Pedro Álvares Cabral, navigateur par hasard ?
Si le nom de Pedro Álvares Cabral reste immanquablement associé à la découvert du Brésil, on ne sait finalement que peu de choses sur l’homme. Né en 1467 ou 1468 a Belmonte, dont son père fut le maire, on ne sait pas grand chose sur Pedro Álvares Cabral avant le départ de cette fameuse expédition.
Rien n’atteste de ses compétences de navigateur, son capitanat lui ayant été attribué en raison de sa noblesse. S’il fut donc navigateur par hasard, il sut s’adjoindre l’aide de navigateurs bien expérimentés qui surent mener l’expédition à bien.
Les historiens s’interrogent également sur le projet réel de l’exploration. L’arrêt au Brésil était-il fortuit ou Cabral avait-il comme projet d’aborder ces nouvelles terres qu’on savait alors ne pas être les Indes ? Ce détour vers le futur Brésil semble avoir fait partie de cette expédition exceptionnelle… Le roi Manuel 1er, selon certains spécialistes, n’aurait jamais engagé une flotte aussi important pour une « simple » recherche de route alternative. La découverte du Brésil ne devrait donc rien au hasard, mais bien à la volonté d’explorer cette zone encore inconnue.